7 minutes

Relâchement? Lâcher prise? Début d'acceptation de l'impossibilité de la situation sans doute. La décision de ne plus vouloir forcer une quelconque direction. Plutôt de se laisser aller, laisser l'existence suivre son cours sans vouloir y changer quoi que ce soit. Let it be. Aller là où le courant voudra bien me porter. Sans ramer, diriger, mais sans rien fermer non plus. Juste suivre. Programme gigantesque qui me semble le seul viable. C'est ce qui devraît être toujours le cas n'est-ce pas? Difficile de voir ses désirs contrecarrés, alors on lutte, on s'agite, on souffre. Tout ça pour en revenir à la même conclusion; se laisser aller.

Je pense qu'il est temps d'arrêter ce délire. Peut-être ne pas arrêter de rêver, mais garder ce rêve pour moi et le laisser s'effilocher. En tous cas ne pas essayer de le réaliser, ce n'est que folie, ce n'est que délire. Je peux récolter, au mieux, de l'incompréhension, au pire, un rejet dégoûté et total. Tu n'es plus un adolescent attardé.

Il est temps de laisser le calme reprendre la direction de mon esprit.

Le lui dire, le lui crier, qu'elle m'entende, qu'elle me déchante, mais savoir. Ne plus me caher, ne plus me terrer en silence.

Courage, il faut monter au front des mots, se montrer à découvert, sans armure, sans carapace, s'exposer aux balles et aux injures, accepter de ne pas être aimé. accepter d'être rejeté, être mis à terre et broyé par sa propre tristesse, par son chagrin et ne pas s'en remettre. Un jour, un jour peut-être j'oserai me plonger dans ses yeux pour ne plus remonter, je choisirais les profondeurs plutôt qu'endurer cette fureur. Et enfin ce sera le repos, une tombe bleue au milieu de l'indifférence, pour un noyé qui ne demandait qu'à rêver, qui auraît du continuer à rêver

Belle, toujours aussi belle. Ces grands yeux bleus. A un moment nos regards se croisent, ses yeux quittent les miens un instant et y reviennent aussitôt. C'est rapide, ça dure un rien, moins qu'un rien. Pourquoi revenir sur mes yeux? La question me hante un moment. Je me sens ridicule de projeter ainsi mes phantasmes. De nouveau je l'observe, ce regard félin, tendre et dur à la fois. Je rêve, je donnerai beaucoup pour vivre ce rêve.

Enchaîner les jours, parfois avec angoisse, avec sérénité, souvent avec résignation. Ne pas vouloir sa vie, en rêver une autre, meilleure? Différente. Etouffer, ne plus vouloir de la réalité, ne plus la connaître, ne plus la reconnaître, ne plus vouloir s'y connecter et ne pas pouvoir y échapper (évidemment). Mais refuser, avec obstination, continuer à rêver, à autre chose, à l'impossible, s'y perdre, avec obstination, en pensant à celle qui jamais ne fera partie du rêve, parcequ'elle vit dans une autre réalité qui n'est pas la tienne et dont tu es à jamais exclu. Et s'abimer avec douceur et tristesse dans une tendre mélancolie chaque fois que tu pourras croiser ses yeux. Et puis partir et qui sait mourir enfin.

L'existence n'est pas linéaire et rien ne se  passe jamais comme on l'avait prévu ou souhaité. Il y a des moments où tout semble couler de source d'autres oû tout est figé et froid comme un océan de glace, d'autres encore où on voudrait tout simplement que tout s'arrête et s'en aller, mettre la clefs sous le paillasson.

C'est dans la 3ème catégorie que je classerai mon existence en ce moment. Envie de m'enfuir. Un travail ennuyeux que je n'aime pas (l'ais-je aimé un jour?), un couple qui me laisse de plus en plus indifférent. C'est ce dernier point qui me perturbe le plus. Ma femme m'adore et nous nous entendons très bien, mais c'est peut-être là le problème. C'est comme si nous étions devenus deux très bons amis, mais sans rien de plus, il n'y a plus d'étincelle, plus aucune passion, j'ai parfois l'impression de faire partie des meubles.

C'est là que j'ai croisé d'autres yeux, aussi bleus que les siens sont marrons. Des cheveux blonds, une voix douce un sourire lumineux, jolie femme, un peu plus jeune. Suis-je tombé amoureux? ou est-ce juste un dérivatif à ma situation actuelle? Sa sensualité m'attire et je ne peux empêcher mon esprit de s'enflammer à chacune de nos rencontres (on suis des cours ensemble). Jamais je n'oserai lui avouer mes sentiments; elle n'a pas l'air de s'intéresser à moi et elle est en couple. Cependant j'attends avec impatience le cours suivant, juste pour la voir et lui parler. Et mon imagination s'envole. Est-ce que j'ai juste besoin de ça pour supporter l'ordinaire de ma vie? Je me laisse doucement flotter dans untre deux fait de mélancolie et d'espoir inavoué.

Et voilà.

Je suis allé au cours, elle était là, toujours aussi belle, sous le charme de sa voix, de ses yeux.

Attirance physique, oui sans nul doute, je ne la connais pas vraiment, mais l'effet qu'elle a sur moi est immense.

J'aimerais la connaitre plus, discuter avec elle, flirter avec elle. J'aimerais la tenir dans mes bras, l'embrasser, caresser ses seins, caresser tout son corps, la couvrir de baisers.

Jamais je n'oserai lui avouer tout ça et c'est peut etre mieux ainsi. Elle n'a pas l'air de s'intéresser à moi, pas sous cet aspect là en tous cas.

Je sais qu'elle a un fils, sans doute en couple, qu'aurais-je à lui proposer? "Voudrais-tu avoir une aventure avec moi?", une aventure sans lendemain, juste un frolement de corps, parceque tu me plais follement?

Je peux toujours rever, mais la réalité est tout autre. Je n'arrive pas à me défaire de ce reve, de ce phantasme.

Stupide, je suis trop stupide de l'aisser mon esprit se perdre dans de telles insanités.

Routine du matin.

Lever, yoga, petit-déjeuner, mails, facebook, tumbler.

Et puis le meilleur moment, je prends mon vélo et pars pour le bureau. 15 minutes de vacances.

Aujourd'hui je vais revoir ses jolis yeux bleus, mon imagination s'enflamme, vole, virevolte. Pour rien, c'est impossible et c'est interdit.

Pourquoi m'attire-t-elle autant.

Sensualité, regard d'azur, sourire.

J'accroche ses yeux. Que ressent-elle pour moi?

Comment me trouve-t-elle?

A-t-elle déjà pensé à moi autrement que comme esnseignante à éléve?